It's a new day {PV Kelsey

MALENA : « C'est pas grave... Tu m'en fais rire. Non c'est peut être pas grave pour toi, mais qui ose faire chier ma sœur c'est grave. C'est comme ça, il n'y a que moi pour t'emmerder »

ça encore une fois, c'est tout Maléna. Quand il s'agissait de m'embêter, elle était toujours au taquet, vous pouvez en être certains. Par contre, si les autres m'embêtent, alors c'est elle qui irait emmerder les autres pour moi, pauvre mauviette que je suis. Protectrice, la grande sœur ? Rien qu'un peu. M'enfin, quand votre petite sœur est une mauviette, il faut bien la protéger, et c'était ce que faisait Maléna. Quand c'était elle qui m'embêtait, au moins j'ouvrais mon bec quand c'était elle qui 'embêtais, depuis 16 ans que je la connaissais, j'étais au point. Levant les yeux au ciel, je ne pris même pas la peine de répondre.

MALENA : « Bah essaye de pouvoir encore un peu plus. Parce que là même une mouche fais plus peur que toi ! »

« Je sais, mais c'est pas ma faute si j'aime pas me disputer avec les gens. De toute façon, c'est pas bon de s'énerver, et ça sert à rien. » répondis-je dans ma grande sagesse.

Mais bien sur. Mais comme on dit, l'ignorance est le pire des mépris... Je préférais nettement cette devise, c'était beaucoup mieux de voir les autres s'énerver tous seuls, selon moi tout au moins. Et puis, quand je m'énervais – c'était rare mais ça arrivait, quand vraiment j'étais à bout – c'était autre chose ! C'est d'autant plus impressionnan que ça surprend quand on a pas l'habitude de voir une personne énervée, et avec moi c'était comme ça.

MALENA : « Tu me croît pas ? J'ai décidé plus que deux paquets par jours ! Bon après je ne parle pas des extras, mais je diminue, c'est la rentrée j'aurais moins de temps pour m'en griller une. Merci »

« Ouais, et d'augmenter la fréquence des fêtes, maintenant que t'as retrouvé tes amis ? » Raillai-je.

Oui, Maléna était une grande adepte des soirées, et autrement dit, moi, je devais subir ça quand elle organisait ses soirées à la maison, ben moi, je restait enfermée dans ma chambre, parce que les amis drogués de Maléna, c'est pas qu'ils me fichaient la trouille, mais les drogués de la vie, moi, ça me dérange pas, temps qu'ils sont pas bourrés et drogués chez moi. J'avais peur qu'ils me sautent dessus, car eux étaient aussi dévergondés que moi j'étais réservée... Bah ouais, je ne tenais pas vraiment à me faire sauter dessus par l'Arthur, parce qu'il avait trop fumé ou trop bu. Souvent trop fumé en fait. Il me foutait la trouille celui la, c'était clair et net. Tout ça pour dire que je n'appréciais pas vraiment quand ma sœur organisait ses petites soirées entre amis.

Suite à notre petit échange verbal entre sœurs, Maléna parla avec la jeune femme, et cela ne commença pas particulièrement d'une manière agréable. La Maléna, quand elle commence, on l'arrête plus ! Sans commentaire, je les laissais parler, attendant... j'ignorais quoi en fait, mais la conversation changea de ton, et devint moins agressive. Tout ça pour en aboutir aux présentations. J'étais certaine de ne pas retenir son nom de famille, mais le prénom, c'était facile : Sasha. Je m'étais donc à mon tour présentée, et Sasha s'était excusée d'avoir été si désagréable avec moi.

SASHA : « Tu dois être en seconde, je me trompe? Je suis en terminale, mais je viens d'arriver en Angleterre, je suis Polonaise, j'ai grandit à Wolomon, près de Warsa... je veux dire Varsovie. J'allais dans un Lycée Anglais, ma mère à toujours voulu m'envoyer étudier ici. Je ne sais pas pourquoi. »

Hmm hmm, ça ne m'avançait pas des masses tout ça... la Pologne, je ne connaissais pas du tout, alors allez vous en localiser tout ça dans un pays totalement inconnu !

« Oui, je suis en seconde. Autrement dis, votre « playboy » de tout à l'heure, soi-disant connu de tous, pour moi, c'est inconnu au bataillon. » Dis-je, me décoinçant un peu maintenant que la conversation prenait une tournure plus agréable.

Je préférais nettement ce ton là, il n'y avait pas photo ! Sasha complimenta ensuite Maléna sur son franc parlé, et Maléna ne pu résister à me lancer une petite réflexion sur ma timidité au passage, m'adressant un passage un clin d'oeil.

MALENA : « Mieux vaux avoir du cran, que se laisser marché sur les pieds. Sinon dans la vie on avance a rien. »

« Tout dépend d'ou tu veux aller, et personnellement, pour tenir une guitare, j'ai pas besoin de tenir tête à quelqu'un d'autre qu'à toi lorsque tu l'embête parce que je fais du bruit ! » rétorquai-je.

Bah oui, Maléna a toujours le don d'avoir des séries à regarder quand e joue de la guitare... En même temps, étant donné que je jouais très souvent, elle n'avait pas de mal à trouver une série qu'elle aimait pendant tout ce temps là ! Maléna nous sorti ensuite sa philosophie à la Ghandi, la violence physique, ça sert à rien, les mots blessent bien d'avantage. Pour le coup, j'étais d'accord. Ce fut ensuite au tour de Sasha de m'adresser la parole.

SASHA : « Elle a raison, tu devrais te défendre, c'est grisant. Je trouve »

Je haussais les épaules.

« Personnellement, je suis plus partisante du « l'ignorance est le pire des mépris. » . Souvent ça évite bien des problèmes. » Dis-je avec un regard entendu à Maléna.

Au moins, moi, j'étais certaine d'éviter la salle de colle comme ça !

La manière dont Sasha me regarda suite à mes paroles m’amena à froncer les sourcils. Soudain, j’avais l’impression d’avoir disparu, elle me regardait, mais son regard était… C’était comme si elle regardait quelque chose plus loin, derrière moi. Quelle agréable impression que celle d’avoir l’impression d’être invisible… Enfin, cela n’avait aucune importance, Sasha semblait seulement totalement ailleurs, comme sur une autre planète. J’attendis, plantée là comme une pauvre pomme, qu’elle ou bien même Maléna, réagisse… Et Sasha sorti soudainement de ses pensées, ses yeux bruns reprirent leur éclat, et la polonaise repris la parole.

SASHA : « C'est à dire que... Tu n'as pas saisi ma détresse... Euh... Kelsey, c'est ça? Mon truc à moi, à la base, ce sont les yeux. Tendres, expressifs, avec cette pointe de désespoir, de douce et profonde mélancolie, le regard qui reflète une grande détermination, le garçon encore si jeune et qui, pourtant, sait où il va et pourquoi il y va. Ces yeux qui ont pour particularité d'être francs et directs même quand ils se perdent dans le vide. Pour le peu qu'ils soient très foncés ou bleus délavés, ce sera parfait. »

Son truc c’était les yeux, le regard… Idem pour moi dans ce cas. Peu m’importait la couleur en fait, c’était simplement le regard, l’expression, ce que l’on pouvait y lire, l’impression de pouvoir se perdre dedans pour comprendre les pensées, les sentiments de la personne qui vous regarde. Ne dit-on pas que les yeux sont le reflet de l’âme ? Beaucoup de choses passent à travers le regard, plus que l’on ne pourrait le croire. Parfois en bien, d’autre fois en mal. Mais si un garçon réussissait à vous chambouler de l’intérieur rien qu’en vous regardant, alors la partie était gagnée d’avance. En tout cas, c’était le cas pour moi. Seulement, je n’étais encore jamais tombée sur la personne qui saurait mettre mes émotions, mon esprit, mon cœur sans dessus dessous rien que de part son regard. Quelqu’un qui saurait percer ma carapace en béton armé contre toutes les choses qui pourraient me faire souffrir. Peut être cela arriverait un jour, je l’espérais, tout de même. Je ne voulais pas d’une vie de solitude.

« Sur ce point, je ne peux qu’être d’accord avec toi. Le regard est ce que je regarde en premier chez un garçon, pourvu que je prenne le temps de regarder son visage, bien sûr. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme ? On peut savoir des tas de choses rien qu’en regardant quelqu’un dans les yeux. »

SASHA : « Tu as déjà vu le chanteur et violoniste de talent Alexander Rybak? Allons, tu as bien dû entendre parler de lui, il a gagné l'Eurovision! Ses yeux à lui sont de toute beauté. »

L’Eurovision… J’avais cessé de regarder ce programme depuis le moment où il avait tourné au ridicule, à la supercherie. On voyait aujourd’hui davantage de bêtises que de vraies chansons, avec de vrais chanteurs de talent. Et quand bien même il y en avait, ce n’était jamais eu les gagnants. Les valeurs se perdent aujourd’hui n’est-ce pas ? Dans tout ce genre d’émission – dont certaines que je regarde, je l’admet – ou le public désigne le gagnant, le physique est bien souvent plus pris en compte que le talent par les votants, du coup, on peut passer à côté de réels talents. Alors cet Alexander Rybak avait peut être du talent, je n’en avais pas la moindre idée, et peut être avait-il de beaux yeux, mais je n’en avais pas la moindre idée.

« J’ai pas la moindre idée de qui il s’agi, je n’ai pas regardé l’Eurovision depuis un bon moment. » Avouai-je donc à Sasha, sans préciser les raisons qui m’avaient poussée à arrêter de regarder cette émission. Raconter les détails - inutiles - de ma vie n’était pas vraiment dans mes habitudes.

SASHA : « Mais, vois-tu, je n'ai pas eu la possibilité de croiser le regard de ce jeune homme, puisque je me trouvais juste ici et lui là-bas et qu'il marchait en direction du couloir, soit dans la direction exactement opposée à la mienne. Il était donc... De dos! »

« Vu sous cet angle, c’est sur que tu n’avais pas le choix. » Admis-je.

Je ne pouvais affirmer le contraire, allez vous en admirer le regard d’un garçon qui vous tourne le dos ! Si vous y arrivez, expliquez moi comment, parce que ça me parait légèrement impossible. A moins qu’il y ait un miroir pas loin, ou que vous ayez une photo de cette personne entre les mains. Et encore, une photographie est souvent peu utile pour capturer l’intensité d’un regard.

SASHA : « Il y a aussi une chose à laquelle je suis sensible et que j'ai évité de mentionner dès le départ parce que la plupart de gens me regardent bizarrement quand je leur dit que j'aime les nuques des garçons. Je veux dire une nuque joliment dégagée un peu halée, manifestement juvénile, coiffée de jolis cheveux bruns, c'est le pied. Ne m'envoyez pas à l'asile, j'ai été sincère avec vous, ça vaut bien une certaine indulgence ! »

L’envoyer à l’Asile ? Je n’y avais même pas songé. Chacun craque pour ce qu’il veut, après tout. Une nuque était banale à mes yeux, mais si Sasha était sensible à la nuque d’un jeune homme, et bien très bien pour elle après tout. Et puis regarder la nuque plutôt que les fesses évitait de baisser la tête, et donc d’attraper un torticolis. Mais je restais tout de même personnellement particulièrement sensible au regard et aux sourire d’un jeune homme, toujours en quête de l’un ou de l’autre – voir les deux – afin de trouver celui qui ferait chavirer mon cœur.

M’enfin, en quête était un bien grand mot, puisque je ne cherchais pas vraiment, j’attendais, serait un terme plus exact. On dit que l‘amour se rencontre à tous les coins… Je dois probablement marcher en rond, puisque personnellement, je n’avais pas encore trouvé celui qui ferait battre mon cœur par son simple sourire, sa simple présence. Celui qui saurait me faire rire autant que me protéger ou me rassurer lorsque j’en avais besoin. Celui que j‘aimerais, et qui m‘aimerait en retour, comme dans mes rêves de petite fille. Rêves que j’ai toujours aujourd’hui, en y pensant, car dans le fond, une part de nous reste toujours dans l’enfance, rêveuse, parfois plus ou moins cachée.

« C’est pas ridicule du tout. J’ai lu qu’au Japon, la nuque était considérée comme l’une des parties les plus érotiques, avec les poignets, et les chevilles. Chacun ses goûts après tout. » Dis-je avec un haussement d’épaule.

Ne me demandez pas où je l’avais lu, je ne m’en rappelle pas le moins du monde ! J’ai dormi depuis.